11 heures. Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a fait sa première apparition publique depuis le 8 mai 2012 en déposant son bulletin dans l'urne, poussé dans un fauteuil roulant. Souffrant encore des séquelles d'un AVC subi il y a un an et qui a réduit ses capacités d'élocution et de mobilité, Abdelaziz Bouteflika a accompli son devoir électoral ce jeudi à 10 heures (11 heures à Paris) à l'école Cheikh-Bachir-el-Ibrahimi à El-Biar, sur les hauteurs d'Alger. Il était entouré de deux de ses frères, dont Saïd, son conseiller spécial, et d'un jeune neveu. Il a salué la presse de la main, mais n'a fait aucune déclaration.
REGARDEZ Abdelaziz Bouteflika vote en fauteuil roulant :
10 h 50. Les débats,
lancés par meetings interposés, se sont révélés sommaires durant cette
campagne. Du côté du pouvoir, on souligne la nécessité de garder une
stabilité en Algérie.
L'équipe présidentielle insiste sur la paix ramenée dans le pays par
Abdelaziz Bouteflika, après la décennie noire du terrorisme (années
1990), provoquée par l'arrêt du processus électoral qui donnait gagnant
les islamistes du FIS (Front islamique du salut) en 1992. En face, Ali
Benflis ne cesse d'alerter la population face aux risques de "fraudes"
pesant sur le scrutin.
10 h 45. De son côté, Ali Benflis s'est posé en
principal opposant à ce qu'on appelle déjà en Algérie le "quatrième
mandat". Bénéficiant de moyens colossaux, l'ancien Premier ministre a
parcouru le pays et a mobilisé du monde dans chaque ville. Un exploit
appréciable, d'autant plus qu'il ne possède pas la machine électorale
d'Abdelaziz Bouteflika, qui repose sur l'ensemble de l'instrument d'État
et du Front de libération nationale (le FLN), implanté dans chaque
localité du pays.
10 h 30. Durant quatre semaines, la campagne électorale a été marquée par l'absence d'Abdelaziz Bouteflika, surnommé l'"homme invisible". Le président algérien sortant, atteint par un AVC en 2013 qui l'a mobilisé quatre-vingts jours durant à Paris, n'est plus apparu en public depuis deux ans. Il a donc chargé sept de ses lieutenants, dont trois anciens Premiers ministres, de faire campagne à sa place. Leurs meetings à travers les 48 wilayas (préfectures) du pays ont rarement déplacé les foules, certains ayant même dû être annulés, notamment en Kabylie, en raison du mécontentement populaire.
10 heures. Favori du scrutin, le président sortant Abdelaziz Bouteflika compte bien briguer un quatrième mandat consécutif à la tête du pays. Mais à 77 ans, le chef de l'État est très affaibli par la maladie, soulevant beaucoup de critiques quant à sa capacité à gouverner. Face à lui, son ancien Premier ministre, Ali Benflis se pose en candidat du changement pour une jeunesse majoritaire dans le pays (à 75 %), mais désabusée. Craignant de vastes fraudes, l'ancien lieutenant de Bouteflika a déjà fait part de son intention de déclarer les résultats avant l'heure, ce qui laisse craindre des débordements.
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